Peintures et photos

....des aquarelles et des photos sur mon autre blog:Karine Arnou

10/01/2020

LASIUS NIGER, L’INFATIGUABLE FOURMI NOIRE DES JARDINS

Fossoyeuse, éleveuse, et combattante


Lasius niger se rencontre facilement  partout, très opportuniste, cette petite fourmi très commune se nourrit  d'insectes et de certains végétaux ou champignons. Mais elle élève également des pucerons  pour se nourrir de leur miellat. De même, on l’observe aussi là où s’installent les cochenilles. Celles-ci secrètent également le miellat dont les fourmis raffolent. Elle pénètre parfois dans les habitations, essentiellement à la recherche d'aliments sucrés

Transporteuse de poids lourds

Lasius niger transportant une dépouille d’insecte





























Ici, la fourmi a trouvé la tête d’un guêpe Poliste, et l’angle de la photo donne un aspect un peu surréaliste à la scène


"Les yeux plus grands que le ventre "

Cette vue latérale illustre la proverbiale force des fourmis .A cause de leur squelette externe, elles peuvent  soulever et tirer des poids énormes par rapport à leur taille. Une fourmi peut porter jusqu'à 60 fois son poids!

Fourmis –pucerons : Une association complexe et sophistiquée !

Dans le jardin, nos plantes sont souvent infestées de pucerons, et  les fourmis ne sont jamais bien loin de ces indésirables  aphidiens.
La sève des plantes est pauvre en protéines et riche en sucres. Or, les pucerons digèrent les protéines dont ils ont besoin et excrètent le sucre, sous forme de miellat.
Et c’est ici que les fourmis entrent en scène. Très friandes de miellat, elles viennent le récupérer directement au bout de l’abdomen des pucerons, c’est la trophobiose. Lorsque le miellat n’arrive pas, elles tapotent l’abdomen du puceron avec leurs antennes un peu comme le fermier trait ses vaches !






La fleur est  infestée de pucerons, et les fourmis sont très présentes elles aussi.  Mais l’aubaine a également attiré une coccinelle . Les fourmis lui font immédiatement comprendre qu’elle n’est pas la bienvenue 






Le miellat qui n’est pas récupéré par les fourmis va favoriser le développement de la fumagine. Celle-ci, en recouvrant le feuillage, rend impossible la consommation de sève par les pucerons. Les fourmis ont donc également un rôle de “nettoyeur” très utile pour les pucerons. On a observé aussi, que le puceron, en l’absence de fourmi, projette le miellat loin de lui, pour freiner la formation de fumagine,  tandis qu’il l le délivre doucement lorsque la fourmi lui tapote l’arrière train.


Les pucerons sont les grands gagnants de cette relation : ils vivent plus longtemps et peuvent mieux se reproduire, avec pour résultat un accroissement plus important de la colonie.



Du dessert au steak : ou quand le producteur de miellat peut devenir la proie des fourmis



Cette relation n’est cependant pas toujours idéale, un équilibre est nécessaire : lorsqu’il y a trop de fourmis, la colonie est stressée par une nécessité de surproduction qui joue sur leur longévité. Si elles sont trop peu nombreuses, elles ne suffisent pas à éloigner les prédateurs ni à empêcher le développement de fumagine.

Pour remédier à un éventuel déséquilibre, les pucerons sont capables de jouer sur la composition de leur miellat. Du côté des fourmis, celles-ci vont favoriser l’extension de la colonie des Aphidés si le gain qu’elles en retirent est supérieur au coût (en travail/ouvrières).

Cette relation mutualiste n’est pas systématique. Les fourmis ne dépendent pas du miellat pour se nourrir et les pucerons, même s’ils sont aidés par les fourmis, peuvent se débrouiller sans. 
Certaines espèces entretiennent un rapport obligatoire, d’autres un rapport facultatif, certaines encore n’ont pas ce lien. Lorsqu’il n’y a pas ou plus de relation mutualiste entre les 2 espèces, c’est un lien proie/prédateur qui se développe.

On peut également constater que, en manque de protéines, les fourmis dévorent les nuisibles qu’elles protégeaient jusque-là. Les fourmis peuvent également profiter d’une colonie trop importante, ou bien réagir à des mouvements brusques de certains individus.
Les pucerons qui entretiennent une telle relation avec les fourmis sont dit myrmécophiles. Les espèces de fourmis principalement concernées par cette association mutualiste sont les Formica, Lasius et Myrmica. En Europe, c’est Lasius niger que l’on trouve le plus souvent parmi les pucerons. Elle peut même construire un nid qui s’élève au-dessus du sol, enserrant des tiges de plantes portant des colonies de pucerons.



Les  fourmis se nourrissent également du miellat des cochenilles
Ycerya purchasi ( Cochenille australienne et Lasius niger